Une greffe d'un quart de foie prélevé sur un donneur vivant, une opération peu fréquente en France, a été effectuée avec succès au CHU de Rennes en janvier dernier sur un patient âgé d'une trentaine d'années, a annoncé le CHU jeudi.

Les chirurgiens du service de chirurgie hépatobiliaire et digestive de l'hôpital ont réalisé "une intervention exceptionnelle en prélevant et en greffant seulement un quart de foie pour sauver un jeune patient atteint d?une tumeur cancéreuse", indique l'établissement dans un communiqué, en précisant qu'habituellement "la moitié du foie est prélevée pour être greffée".

Le greffon avait été prélevé sur la mère du patient, atteint d'une maladie chronique et rare détruisant progressivement son foie et favorisant l'apparition de cancers. Le prélèvement d'une partie plus importante du foie de la donneuse aurait mis la santé de cette dernière en danger, explique le CHU.

Ce type d'opération est "rare en France où la quasi-totalité des greffes se font à partir d'organes prélevés sur des personnes décédées", relève également le CHU.

Le patient ainsi que sa mère se remettent bien de l'opération menée par le Pr Karim Boudjema, et qui a nécessité cinq heures d'intervention pour le prélèvement de l'organe et sept pour la greffe.

Selon le rapport 2013 de l'Agence de la biomédecine, "l?activité cumulée de greffe hépatique est de 22.157, dont 459 greffes réalisées à partir de donneur vivant depuis 1998". Le prélèvement de foie de donneurs vivants avait toutefois baissé significativement à partir de 2007 à la suite du décès d'un donneur, passant à 18 contre 36 en 2006 et 49 en 2005. En 2013, seuls 13 greffons hépatiques avaient été prélevés sur des donneurs vivants.