Vue du port de Malé, aux Maldives

Des îles du Pacifique jusqu'en Arizona, plusieurs milliers de personnes seront invitées, le 6 juin, à prendre position sur le réchauffement climatique et ses enjeux, afin de "faire entendre la voix des citoyens" dans les négociations internationales en cours, ont expliqué mardi les organisateurs, réunis à Paris.

De Madagascar au Japon à la Chine en passant par le Togo ou la Tunisie, une centaine de débats se tiendra de 9h30 à 17h30, selon des modalités identiques (un panel d'une centaine de personnes, représentant les diversités sociologiques nationales, préalablement informées des enjeux, auxquelles seront soumises une vingtaine de grandes questions).

Trois axes de réflexion domineront: quel avenir voulons-nous? quels risques sommes-nous prêts à prendre? quelles sont les solutions possibles?

Sur le modèle du débat tenu dans 27 pays en 2012 pour la conférence de l'Onu sur la biodiversité, il s'agira de "l'opération de démocratie participative la plus importante organisée à l'échelle planétaire", selon Yves Mathieu, de l'agence Missions publiques.

Cette agence, qui avait notamment organisé le débat citoyen sur la transition énergétique en France en 2013, coordonne le projet avec le secrétariat de la Convention-cadre de l'Onu sur le changement climatique (Ccnucc), la Danish Board of Technology Foundation, qui oeuvre à impliquer les citoyens dans les débats scientifiques, et la Commission nationale du débat public (CNDP).

"L'idée est de faire émerger la vision des citoyens et d'amener ces résultats dans l'enceinte" de la négociation en vue de la conférence climat prévue à Paris en décembre, a expliqué M. Mathieu à l'AFP.

Les premiers résultats seront ainsi présentés et distribués aux délégués par la Ccnucc en juin à la session de négociations intermédiaires prévue à Bonn.

"Ca ne va pas changer la face de la négociation, mais ça peut débloquer des situations", souligne M. Mathieu, insistant sur la richesse de cette enquête, "car les gens auront été informés et auront débattu".

Les organisateurs sont à ce stade en contact avec 74 pays, via notamment les collectivités locales. Ainsi la région Centre Val-de-Loire accueillera un débat, comme 13 autres régions françaises et Paris.

"Les gens sont plus sensibles qu'on ne le croit au problème du dérèglement climatique, et souvent même ils ont amorcé des éléments de transition dans leur vie", souligne Gilles Deguet, vice-président (EELV) de la région, présent à Paris pour le séminaire de préparation impliquant 35 pays.