Une grave crise politique plane sur la Suède où la question de la tenue d'élections législatives anticipées s'amplifie dans un pays confronté socialement à une terrible vague sans précédent d'immigrés en provenance du Moyen-Orient, selon des analystes politiques sur place.

Le scénario de crise de décembre 2014 qui a failli renverser le gouvernement actuel de centre-gauche à cause de la loi de finances 2015, jugée antipopulaire, risque de se reproduire avec une nouvelle donne : celle du flux de réfugiés auquel le pays fait face actuellement.

L'opposition de droite, qui milite pour évincer du pouvoir la coalition du centre-gauche, est un farouche adversaire de ce flux migratoire. Ce problème divise la société suédoise à tel point que le fragile équilibre qui maintient la gauche au

pouvoir risque de sauter à tout moment, selon des analystes politiques. Les autorités suédoises vont commencer à implanter des camps de réfugiés dès la semaine prochaine et des dizaines de milliers de migrants pourraient passer l'hiver sous des tentes, a annoncé récemment l'Agence de la migration.

Le nombre de réfugiés arrivés en Suède en 2014 pourrait atteindre 150.000, dépassant le record de 84.000 atteint dans les années 1990 pendant le conflit en ex-Yougoslavie. Le défi est de taille pour la Suède, déjà confrontée à une pénurie budgétaire et de logements. La semaine prochaine, l'Agence de la migration et l'Agence suédoise des situations d'urgence débuteront l'édification d'un camp susceptible d'accueillir 300 réfugiés sur un site militaire dans le sud de ce pays scandinave, une région où les températures moyennes sont négatives en janvier, de jour comme de nuit.

Ces tentes, chauffées à l'électricité, peuvent accueillir jusqu'à cinq personnes dans des lits séparées. Si le chiffre de 150.000 migrants est atteint, les tentes seront "notre seul recours", a affirmé Tolle Furegård, chargé du logement à l'Agence de la migration, cité par l'agence Reuters. "L'agence est à la recherche de logements disponibles, mais elle peine à répondre à des besoins qui n'ont de cesse d'augmenter". Face à ce problème, l'extrême droite progresse dans les sondages avec la perspective de la tenue d'élections législatives anticipées.