Manifestation sur le Champ-de-Mars

Comme à Abuja et dans d'autres villes du monde, une quarantaine de personnes se sont rassemblées sur le Champ-de-Mars, à deux pas de la Tour Eiffel, un an après l'enlèvement de plus de 200 adolescentes de leur lycée de Chibok (Nigeria) par le groupe islamiste Boko Haram.

Rassemblés derrière une banderole "Bring back our girls now" et entourés de ballons rouges, ils ont scandé ce cri de ralliement mondial pour exiger le retour des lycéennes.

Parmi les militants, l'ex-Première dame Valérie Trierweiler, déjà présente l'année dernière: "J'étais l'année dernière au Trocadéro. J'ai remis mon t-shirt que j'ai lavé plusieurs fois et que j'espérais ne plus remettre" a-t-elle déclaré, évoquant un "very bad birthday".

A l'origine du rassemblement, Capucine Nielly, une simple citoyenne qui a initié l'événement. "C'était il y a déjà un an, cela s'est passé loin de chez nous (...) mais comment rester indifférent devant tant de violence et tant d'inhumanité", s'est-elle exclamée.

"Nous ne savons même pas si elles sont encore en vie", "songeons à leur terreur, songeons à l'angoisse de leurs familles. Nous ne pouvons vraiment pas les laisser tomber", a-t-elle encore ajouté.

Parmi les personnes rassemblées, quelques personnalités comme l'ex-ministre de la Francophonie Yamina Benguigui ou l'ancienne chef de file de la Manif pour tous Frigide Barjot, ainsi que des militants des associations Femmes solidaires, Osez le féminisme, ou encore Otages du monde.

La garde des Sceaux Christiane Taubira a, elle, tweeté mardi midi "#BringBackOurGirls, elles sont de tourments et de joie, d'esprit et d'espoir, elles sont nos filles, bourreaux! Rendez-les à leur avenir ChT"

Le soir du 14 avril 2014, 276 adolescentes étaient enlevées dans leur lycée, à la veille de l'examen de fin d'études secondaires des lycéennes. Cinquante-sept adolescentes ont réussi à s'enfuir. Mais on n'a aucun signe de vie des 219 otages, depuis la vidéo diffusée en mai 2014 par Boko Haram, qui montrait une centaine de lycéennes voilées, récitant des sourates du Coran.

Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a déclaré avoir converti les adolescentes qui n'étaient pas musulmanes et les avoir toutes "mariées de force".

"Nous ne savons pas si les filles de Chibok peuvent être secourues. Leur localisation reste inconnue. J'aimerais beaucoup pouvoir le faire, mais je ne peux pas promettre de les retrouver", a reconnu mardi le président nouvellement élu du Nigeria, Muhammadu Buhari.

Selon Amnesty, au moins 2.000 femmes et jeunes filles ont été enlevées au Nigeria par le groupe islamiste depuis le début de l'année 2014 et nombre d'entre elles ont été réduites en esclavage sexuel et formées au combat.

Depuis le rapt des lycéennes, des personnalités dont la Première dame des États-Unis, Michelle Obama, et la jeune lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix, Malala se sont impliquées pour exiger leur libération, soutenant le mouvement #BringBackOurGirls.
La Source: AFP