De la fumée s'échappe d'un bâtiment de Sanaa

Le Yémen, où des combats opposent des rebelles aux partisans du chef de l'Etat, va connaître un "pic de malnutrition" dans les semaines à venir, a déclaré jeudi à l'AFP le représentant de l'Unicef dans ce pays.

Julien Harneis, de passage à Genève, estime par ailleurs qu'un tiers des combattants des groupes armés sont des enfants.

"On va avoir un pic de malnutrition dans les semaines à venir, c'est malheureusement certain", a déclaré le représentant du Fonds des Nations unies pour l'enfance.

"Les difficultés d'accès à l'eau, l'augmentation des prix des vivres, la difficulté de circuler dans le pays, le manque d'eau potable, tout ceci combiné avec une réduction des services de l'Etat" fait que l'"on va avoir à nouveau une réduction de scolarisation des enfants et une augmentation de la malnutrition", a-t-il ajouté.

La situation est d'autant plus grave que le Yémen a toujours été "un pays extrêmement vulnérable", avec en 2014 un taux de malnutrition chronique aux alentours de 48%, soit un des plus élevés au monde.

Face à l'urgence, l'Unicef espère faire venir "aujourd'hui (jeudi) à Sanaa" un vol d'assistance médicale avec aussi à son bord de l'eau, des produits hygiéniques et sanitaires, a expliqué M. Harneis.

Si l'Unicef y parvient, il s'agirait du "premier vol sur Sanaa avec de l'assistance" depuis le début des hostilités.

Outre les combats qui se concentrent notamment dans le sud du pays, une coalition dirigée par l'Arabie saoudite mène depuis le 26 mars des raids sur les positions rebelles.

Au moins 77 enfants ont été tués et 44 autres blessés depuis cette date, selon le dernier bilan de l'Unicef.

"On estime qu'il y a beaucoup plus d'enfants qui ont été tués, il y a des enfants qui meurent dans les bombardements dans le nord, (sont tués) par des obus perdus de la défense aérienne dans le nord, ou des enfants qui sont tués dans les conflits très intenses à Aden et à Dhale", a expliqué M. Harneis, attribuant la responsabilités des morts "à toutes les parties du conflit".

A Genève, le Franco-britannique doit rencontrer les diplomates pour leur faire part de ses observations sur la situation "avec l'espoir que les Etats membres vont utiliser ces informations pour réduire l'impact du conflit sur les enfants".

Les enfants sont particulièrement touchés par les violences car, comme l'explique M. Hairnes, "jusqu'à un tiers des combattants dans les groupes armés au Yémen sont des enfants" (moins de 18 ans).

Une situation qui s'explique notamment par des raisons culturelles dans un pays où "démontrer sa virilité passe par (le maniement des) armes", a déploré M. Hairnes.
La Source: AFP